Deuxième vie

DEUXIEME VIE

PROLOGUE:

Cinq années ont passés depuis la mort de Kel'Thuzad, le Moissonneur. Les armées de la Horde et de l'Alliance combattent désormais les démons endormis d'Ulduar, pour qu'à jamais ils ne soient qu'un mauvais souvenir, aussi ancien que la création du Temps et des Tourments Eternels du monde affligé d'Eternity
La défaite du Moissonneur et la carcasse écrasée de Naxxramas avaient montrés au Roi-Liche que le coeur des peuples libres d'Azeroth était en ébullition, un cri de vengeance retentissant du plus profond des côtes...
La fin d'Arthas le Corrupteur était proche, les animaux fuyaient Menethil, les forêts oubliées et déchues de Lordaeron chantaient leur complainte, le goût âpre de la mort se faisait ressentir...
Mais au delà des Terres Gelées, plus loin au sud murmurait un maléfice profond et éternel, un tourment depuis longtemps oubliée entre les roches, prêt à ébranler une fois de plus le monde...

PARTIE I: Les origines

CHAPITRE I: Azora

Le soleil était au plus haut dans le ciel, et faisait ruisseler les bûcherons du Val de Barens. Comme tous les jours de la semaine du Solstice Vert, les habitants d'Azora, petite ville du Val de Barens qui comptait en son sein une cinquantaine d'âmes, se hâtaient pour préparer la table du dîner commun à tous les villageois du Val, dont le bout, particulièrement ornée de verreries, paillettes et autres babioles riches, était réservé au seigneur du Val qui résidait dans la petite tour d'Azora, Mellmoth et à ses suivants. Les repas du Solstice Vert étaient à l'habitude agrémentée de montreurs d'ours, de musiciens et du meilleur conteur d'histoire ancienne de toute la région Beldin le mage d'Azora. Les repas du Solstice Vert étaient les seuls périodes où Beldin songeait à descendre de la tour d'Azora et d'y laisser aux rats ses mixtures qui laissaient échapper une odeur putride. Beldin prétendait être un puissant mage immortel, mais sa sénilité apparente faisait penser le contraire aux villageois, qui le considéraient comme un vieux fou anciennement alchimiste. C'était d'ailleurs l'unique raison pour laquelle Mellmoth le gardait en sa tour, car ses potions, malgré l'odeur désagréable, pouvaient guérir bon nombre de maux. De nombreux mets venant des fermes du Val étaient apportés à la table, les invités ayant ainsi droit à des cannes fourrées aux cèpes sauvages, du sanglier en sauce de foie de murloc, en passant par les tripes de Tissebois au piment d'Elwynn. En guise de cure-dent, des poils de moustache de kobold étaient distribués, pour ainsi piquer les morceaux insolites venant des foies de murloc pour les y enlever de la bouche.

La fête du Solstice Vert était un événement très important dans le Val de Barens, fête venant d'une coutume ancestrale dont l'origine me dépasse en âges...

Alors qu'il venait d'avoir seize années ce mois-ci, Kooth avait été aussitôt mis au service du seigneur du Val Mellmoth en tant que jeune page et écuyer. Kooth n'appréhendait pas ce statut, car Mellmoth avait la mauvaise réputation d'être un brin exigeant dans ses services reçus, d'après son ami Belg. Le jeune page avait à aller chercher du bois pour les feux au débarcadère d'Isuryth, près de la rivière Macère. Il était accompagné de Pirkoa, la fille du cordonnier, qui ne le laissait pas indifférent. Il s'était même dit que si le ciel était plein de grâce ce jour-là, il pourrait l'embrasser dans le débarcadère, lieu de tous les ébats amoureux clandestins. Ils arrivèrent au débarcadère, qui ne se trouvait non loin de la cabane du vieux Bride, un vieil ermite oublié de tous, dont le seul nom était tabou et la présence non désirée.

Ils chargèrent le bois sur la chariote rouillée aux angles, et s'accordèrent une pause avant de reprendre le chemin du retour, d'une dizaine de minutes.
- Il était temps, hein? s'enquit Kooth.
- Oui, la prochaine fois je ne le ferais plus, c'est épuisant.
Pirkoa s'adossa sur un rondeau de bois, et se massa le dos de la main droite.
- Aïe, je crois que je me suis faite mal au dos, je vais devoir demander à Beldin une potion pour me soulager avant la fête.
- Attends, laisse-moi voir si ce n'est pas égratigné.
Kooth lui attrapa la main, et la regarda profondément. "Ca y est, je vais enfin pouvoir l'embrasser! Allez Kooth, ne fais pas ton couard!"
Il avança ses lèvres vers Pirkoa, qui était à la fois stupéfaite et ravie. Elle amena doucement les siennes en rougissant, et leurs lèvres se joignirent sous la brise de la soirée.

- HEY, QU'EST-CE QUE VOUS FAITES LA! Une voix profonde et rauque était sortie de la vieille cabane noircie par les âges du vieux Bride. Pirkoa et Kooth prirent peur, et tombèrent à la renverse, coupant ainsi tout lien buccal.
Un vieil homme courbé et mal vêtu sortit du trou de la porte, et s'avança vers eux sa canne en l'air.
Pirkoa et Kooth se levèrent vite, et prirent leurs jambes à leur cou. Mais Kooth trébucha sur un rondeau de bois étalé sur le sol et s'écrasa violement sur un tapis de lichen.
"Plus aucun moyen de fuir, affrontons-le de face!" se dit alors Kooth, en se retournant vers le vieillard lancinant. -Vous venez encore m'insulter et jeter des pierres sur ma bâtisse, jeunes vandales?! lui adressa le vieux.